Dans la catégorie des reptiles du monde, la tortue de terre est l’un des plus vieux. Il en existe différentes espèces avec des tailles assez variées. C’est un animal qui fascine de nombreuses personnes notamment les enfants. Les éleveurs, les amateurs et même les passionnées sont enthousiasmés par ces reptiles à la démarche nonchalante. Il arrive même que certains collectionneurs dépensent de petites fortunes pour obtenir un couple. Découvrez dans ce guide un aperçu de toutes les races de tortues terrestres connues à ce jour.

Sommaire

Tortue d’Hermann : La star des tortues terrestres en France

De la famille des testudines, la tortue d’Hermann (Testudo hermanni) est la seule espèce endémique qui peuple l’hexagone. Puisqu’elle est en voie de disparition, il est formellement interdit de la capturer dans la nature ou de la commercialiser en Europe. Elle est d’ailleurs classée à l’annexe II du règlement européen. On distingue deux sous-espèces de ce reptile. Il s’agit de :

  • Testudo hermanii hermanii ;
  • Testudo hermanii boettgeri.

On retrouve les tortues du premier groupe au sud de la France, en Sardaigne, en Italie et en Corse. Quant aux autres, elles vivent notamment en Grèce, en Roumanie et dans les Balkans. Généralement, la tortue d’Hermann est une espèce qui hiberne de novembre à mars. Bien qu’elle soit facile à apprivoiser et donc à élever, elle n’est pas recommandée aux novices.

Tortue grecque : Une tortue dont l’élevage en captivité exige délicatesse

La tortue grecque (Testudo graeca) est originaire des Balkans. On la retrouve également près de la mer Noire. On distingue un grand nombre de sous-espèces pour cette espèce de tortue terrestre. En pratique, nous pouvons citer :

  • Testudo graeca anamurensis;
  • Testudo graeca antakyensis;
  • Testudo graeca armeniaca;
  • Testudo graeca floweri;
  • Testudo graeca graeca;
  • Testudo graeca cyrenaica;
  • Testudo graeca nikolskii;
  • Testudo graeca terrestris;
  • Testudo graeca pallasi;
  • Testudo graeca perses;
  • Testudo graeca zarudnyi;
  • Testudo graeca nabeulensis;
  • Testudo graeca soussensis.

En général, cette espèce de tortue terrestre à une grande longévité (elle peut vivre pendant un siècle). Herbivore, elle préfère les régions chaudes et sèches. Dans son milieu naturel, elle n’hiberne pas souvent. Cependant, lorsqu’elle est déportée, elle active sa fonction d’hibernation pour se protéger des courants d’air et de l’humidité. Cela ne les protège pas pour autant contre les rhinites et les bronchites souvent mortelles.

Tortue marginée : La plus robuste des tortues méditerranéennes

Encore appelée tortue bordée, la tortue marginée (Testudo marginata) est une géante tortue de terre qui n’est pas considérée comme une espèce en danger. Placide, cette espèce originaire du sud de l’Europe est facile à élever. À l’âge adulte, elle peut mesurer 36 cm et peser 5 kg pour une longévité moyenne de 50 à 60 ans. Outre sa forme imposante, elle se distingue également par une carapace dont les écailles postérieures sont évasées, à l’image d’une jupe. En ce qui concerne la reproduction de cette espèce, les femelles pondent généralement deux fois l’an avec chaque fois 6 à 10 œufs. En captivité, il est conseillé de l’élever à l’extérieur plutôt qu’en intérieur. Elle s’y sent plus à l’aise. Cependant, la tortue marginée peut vite contracter des rhinites contagieuses.

Tortue égyptienne : La plus petite des tortues Testudo

La tortue d’Égypte (Testudo kleinmanni) encore appelée tortue de Kleinmann est une espèce que l’on retrouve au large des côtes de la Libye jusqu’au sud de l’Israël en passant par le Nil en Égypte. Elle préfère les régions sablonneuses qui conservent un minimum d’humidité. Parmi les testudines du genre Testudo, la Tortue Égyptienne est la plus petite espèce. Bien qu’elle soit génétiquement proche de la tortue marginée précédemment décrite, les femelles peuvent mesurer 13 cm alors que les mâles dépassent rarement les 9 cm de longueur. Si l’espèce comptait plus de 55 600 individus il y a une trentaine d’années, on en dénombre à peine 7500 de nos jours. La vente et le prélèvement dans la nature de ce spécimen sont donc interdits. Il est protégé par la convention de Washington et figure également sur la liste rouge de l’IUCN.

 

Tortue sillonnée : La tortue souvent utilisée comme siège au sahel

De son nom scientifique Centrochelys sulcata, la tortue sillonnée est la première plus grosse tortue en Afrique subsaharienne. On la nomme également tortue des savanes. Dans le classement des tortues les plus imposantes de la planète, elle vient en troisième position après la tortue des Galápagos (Dipsochelys elephantina) et celle des Seychelles (Chelonoidis nigra). On la retrouve concrètement dans les pays comme :

  • La Mauritanie ;
  • Le Sénégal ;
  • Le Niger ;
  • Le Mali ;
  • L’Éthiopie ;
  • Le Tchad ;
  • Le Soudan…

Pendant que les femelles peuvent atteindre 60 cm pour 60 kg, les mâles peuvent mesurer 80 cm et peser 109 kg. Les habitants du sahel l’utilisent parfois comme un petit siège. Docile et sociable, ce reptile n’hiberne pas. À une époque, elle fut populaire dans les herpétariums. Cependant, elle est dorénavant classée à l’annexe II de la convention de Washington. Pour l’acheter, l’acquéreur doit donc réclamer un document de cession qui atteste de l’origine licite de l’animal.

 

Tortue léopard : Une grosse tortue originaire d’Afrique

Typiquement africaine, la tortue léopard (Stigmochelys pardalis) doit son nom aux dessins sur sa dossière qui imitent la peau de léopard. Deuxième plus grande tortue terrestre d’Afrique derrière Centrochelys sulcata, la tortue léopard est placide, mais difficile à élever. À l’âge adulte, elle peut peser 20 à 40 kg et mesurer 70 cm. On distingue deux sous-espèces pour cette tortue à savoir :

  • Stigmochelys pardalis pardalis (originaire du sud de l’Afrique) ;
  • Stigmochelys pardalis babcocki (originaire de l’Afrique de l’Est).

Classée à l’annexe II de la convention de Washington, l’espèce a une longévité d’environ 60 ans et elle sait nager. On la retrouve dans un biotope très varié, dont les denses prairies, la savane et même les zones montagneuses à 2000 mètres d’altitude.

Tortue articulée de Bell : Une tortue d’un naturel curieux

Encore appelée tortue à dos articulé des savanes, la tortue de Bell (Kinixys belliana) est une tortue terrestre dont la détention est sujette à l’obtention d’un certificat de possession. Elle est en effet classée à l’annexe B du règlement européen. Il s’agit d’une espèce curieuse, mais elle craint les milieux qui ne lui sont pas familiers. Originaire du sud, du centre et de l’est de l’Afrique, le reptile est très recherché par les populations locales en raison de sa délicieuse chair. Parmi les sous-espèces de la tortue de Bell, on peut citer :

  • Kinixys belliana belliana ;
  • Kinixys belliana nogueyri ;
  • Kinixys belliana zombensis ;
  • Kinixys belliana mertensis ;
  • Kinixys belliana domerguei.

Si la femelle est plus lourde que le mâle, ce dernier est violent avec sa partenaire lors de la copulation. Pour cette espèce, on compte à chaque ponte 2 à 6 œufs qui vont éclore après 148 à 175 jours d’incubation. Il faut noter que les juvéniles sont souvent agressifs entre eux. Il est donc conseillé de les séparer le plus tôt possible.

 

Tortue des steppes : La tortue qui n’hésite pas à s’accoupler avec d’autres espèces

De son nom scientifique Agrionemys horsfieldii, la tortue des steppes est une tortue assez particulière. Elle est la seule qui creuse des terriers pouvant atteindre 3 m de profondeur. Elle s’en sert pour hiberner en temps de forte fraîcheur. On en distingue plusieurs sous-espèces, à savoir :

  • Agrionemys horsfieldii baluchiorum ;
  • Agrionemys horsfieldii horsfieldii ;
  • Agrionemys horsfieldii kazakhstanica ;
  • Agrionemys horsfieldii rustamovi.

Pour une espérance de vie de 40 à 50 ans, ce reptile pèse 1 à 2 kg. Si les mâles peuvent mesurer entre 15 et 25 cm, les femelles ne dépassent pas 15 cm de longueur. Encore appelée tortue russe ou tortue de Horsfield, la tortue des steppes est originaire d’Asie centrale. Elle consomme souvent des plantes qui sont généralement toxiques pour la majorité des mammifères herbivores. Cela lui permet d’éliminer les éventuels parasites qui se seraient logés dans son tube digestif. En captivité, il est conseillé de l’isoler puisqu’elle a tendance à s’accoupler avec d’autres espèces.

Tortue à tête jaune : Une espèce unique en son genre

La tortue à tête jaune originaire d’Asie du Sud-Est est convoitée pour ses caractéristiques uniques. De son nom scientifique Indotestudo elongata, cette tortue terrestre est plutôt réservée et timide. Elle est l’une des trois espèces du genre Indotestudo en plus de Indotestudo forstenii et de Indotestudo travancorica. Elle présente un habillage jaune-verdâtre jonché de taches noires. En période de reproduction, la tête du reptile vire au jaune foncé et l’on observe une couleur blanche ou rose sur le contour de ses narines et de ses yeux. D’une espérance de vie d’environ 40 ans, elle pèse près de 3 à 3,5 kg pour 30 à 35 cm de longueur. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’a classée dans les espèces menacées. Cependant, on peut s’en procurer dans les herpétariums spécialisés.

Tortue charbonnière : un spécimen aux couleurs vives

Docile et curieuse, la tortue charbonnière (Chelonoidis carbonaria) a une cousine très proche appelée tortue denticulée (Chelonoidis denticulata). Les deux tortues terrestres se différencient notamment par la couleur de leurs pattes. Si la première a des pattes noires parsemées de taches rouges, la seconde présente des taches jaunes aux pattes. Elles sont toutes deux originaires du sud et de la moitié nord de l’Amérique. Omnivore, la tortue charbonnière peut vivre 40 à 50 ans et se nourrit quotidiennement de :

  • Fruits ;
  • Légumes ;
  • Souriceaux ;
  • Escargots ;
  • Limaces…

Tout comme la tortue denticulée, la tortue charbonnière n’a pas de période de reproduction fixe. Pendant l’accouplement, les mâles peuvent se montrer très agressifs avec leurs partenaires. Pour vous procurer ces spécimens plus ou moins rares, vous devez prévoir un budget de 200 à 350 euros selon la longueur du reptile. Cependant, il faut compter environ 800 euros pour acheter un couple.

Tortue rayonnée de Madagascar : une très belle tortue en voie de disparition

De son nom scientifique Astrochelys Radiata (anciennement Geochelone Radiata), la tortue rayonnée de Madagascar est l’un des plus beaux spécimens de la planète. Son nom est dérivé du mot grec « radian » qui signifie « rayon ». Dans la catégorie des tortues étoilée, elle est la plus massive et la plus grande de toutes. Encore appelée torture à soc, elle peut vivre de 60 à 100 ans et devient sexuellement mature entre 13 et 16 ans. On ne retrouve cette espèce qu’au sud du Madagascar. Cependant, elle a été importée sur l’île de la Réunion. L’on y compte près de 30 000 individus en captivité. Spécimen en danger d’extinction en raison du commerce illicite dont elle fait l’objet, la tortue rayonnée de Madagascar bénéficie d’un haut niveau de protection.

 

Tortue étoilée d’Inde : Une tortue sans écailles nucales

La tortue étoilée d’Inde (Geochelone elegans) est une tortue terrestre qui est friande des espaces verdoyants. Originaire de l’Inde et du Sri Lanka, on la retrouve aussi dans les savanes sèches. Sa carapace est d’une couleur brun foncé, parfois noire et ornée de splendides étoiles jaunes. Elle ressemble à la tortue rayonnée de Madagascar, mais s’en démarque par plusieurs caractéristiques, comme l’absence d’écailles nucales. Pour une longévité d’environ 70 ans, les mâles de ce spécimen sont moins grands que les femelles. Si ces dernières peuvent mesurer entre 25 et 30 cm à l’âge adulte, les mâles ne mesurent pas plus de 20 cm pour 2 à 5 kg. Par ailleurs, en captivité, il est important de les préserver contre les chiens et autres prédateurs.

Tortue étoilée de Birmanie : un petit reptile très rare

Encore appelée tortue à dos plat, la tortue étoilée de Birmanie est l’un des testudines les plus rares à l’instar de la tortue étoilée du Madagascar. Elle est aussi bien protégée par la convention de Washington que par le règlement européen. Pour la commercialiser, vous devez donc détenir un certificat intercommunautaire. De son nom scientifique Geochelone platynota, cette tortue exotique peu timide vit uniquement en Birmanie dans les zones tropicales. Avec des écailles sous forme de cône, elle pèse environ 2 kg pour 25 cm de taille. Pour une longévité de 60 à 70 ans, la tortue étoilée de Birmanie est une espèce herbivore. Elle se nourrit essentiellement de :

  • Fruits ;
  • Légumes ;
  • Végétaux…

 

Les autres espèces de tortues terrestres

Outre les races de tortues terrestres ci-dessus détaillées, il existe d’autres testudines qui sont moins fréquemment représentés. Bien qu’elles soient rares et onéreuses, elles ne sont pas pour autant recherchées par les amateurs. On peut citer par exemple :

  • Le genre Chelonoidis qui compte 6 espèces (Chelonoidis carbonaria, Chelonoidis chilensis, Chelonoidis denticulata, Chelonoidis nigra, Chelonoidis petersi, Chelonoidis donosobarrosi) ;
  • La tortue angulée (Chersina angulata) qui est la seule espèce du genre Chersina) ;
  • La tortue Herzégovine (Testudo hercegovinensis) ;
  • La tortue Testudo ibera très proche de la tortue grecque ;
  • La tortue Testudo werneri, cousine de la tortue d’Égypte ;
  • La tortue Testudo weissingeri, une variante très proche de la tortue bordée ;
  • La tortue géante à éperons (Manouria emys), cousine de la tortue sillonnée ;
  • L’ensemble des tortues palustres (Cuora amboinensis, Cistoclemmys flavomarginata, Terrapene ornata, Terrapene carolina).

Que retenir de cet article sur les races de tortues terrestres ? Il existe un grand nombre de tortures terrestres. On distingue principalement les tortues méditerranéennes et les tortues exotiques. Elles sont en majorité protégées par des textes comme la convention de Washington ou encore le règlement européen. En réalité, bon nombre d’entre elles sont en voie de disparition ou en danger. Il est donc important d’en prendre grand soin afin qu’elles continuent de peupler la nature.